28 Tour de Sèze

 BORDEAUX MERIADECK – TOUR DE SEZE

Photo Sauvegarder Mériadeck
Photo Sauvegarder Mériadeck

1 IDENTITE DU BÂTIMENT OU DE L’ENSEMBLE

Nom usuel du bâtiment : TOUR DE SEZE – RECTORAT Direction de France Télécom – Rectorat de Bordeaux         

Variante du nom : Central Téléphonique –   Rectorat de Bordeaux.                                                                                                              

Numéro et nom de la rue : 3  terrasse Front du Médoc — rue Georges Bonnac,   îlot 8                

Ville :  Bordeaux    33000  

Pays : France

PROPRIETAIRE ACTUEL  

Nom : Rectorat de Bordeaux   et  Direction Régionale des Télécommunications (propriété de France Télécom)

Adresse : 3, terrasse Front du Médoc  Bordeaux 33000

Téléphone :

ETAT DE PROTECTION

Type : situé dans le périmètre de la ville de Bordeaux inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO                                                        

Date : 2007

Type : Plan Local d’Urbanisme de Bordeaux-Métropole

Date : 2006,  modifié en 2014 fiche B 9029 – PLU 2016                                                          

ORGANISME RESPONSABLE DE LA PROTECTION

Nom : Ville de Bordeaux                                                       

Adresse : Hôtel de Ville,  place Pey-Berland  33000  Bordeaux                                                     

Téléphone : 05 56 10 20 30     

2 HISTOIRE DU BATIMENT 

Commande 1972

Architecte Jacques Rabinel

Autres architectes et intervenants 

Avis positif de Jean Willerval avec dérogation au plan d’épannelage le 16 novembre 1972

Contractants France Telecom

Date du concours 1971

Date de la commande 1972

Durée du chantier 1972 – 1975

Usage 

Les deux bâtiments sont accolés et viennent compléter une première construction de bureaux en face de la poste.

France Télécom : le Cadran 1974

A la construction, en 1975, les 2 corps de bâtiments sont la propriété des Télécommunications.

En 2005, France Télécom vend une partie de son lot, la Tour de Sèze, au Rectorat de Bordeaux.  Il s’agit du bâtiment qui est parallèle à la rue Claude Bonnier. La direction générale de France Télécom conserve l’autre bâtiment. La totalité de la zone de stationnement sous la dalle  reste  la propriété de France Télécom qui l’utilise. Le rectorat installe une partie de son personnel, en particulier l’accueil des enseignants et la formation, dans le bâtiment appelé Tour Paul Victor de Sèze.

Le bâtiment propriété de France Télécom est perpendiculaire  au premier. Il comprend des bureaux, 3 logements de fonction et un restaurant d’entreprise.

Le toit est équipé d’un grand nombre d’antennes qui servent aux services administratifs environnants et au fonctionnement des réseaux.

Etat du bâtiment 

Bon mais le bâtiment ne reçoit aucun entretien sur les parties extérieures (vitrages bleutés)

 – béton clair à granulats de teinte sable doré, menuiseries d’origine, vitrages bleutés et montants masqués.

Les aménagements sous les surplombs du bâtiment, sur la dalle, dévolus aux piétons, sont en revanche totalement à l’abandon, et se dégradent.

Des équipements techniques (pompes à chaleur, etc…) ont gangréné les rez-de-dalle, sans aucun souci d’adaptation aux aménagements existants.

Résumé des restaurations et des autres travaux conduits, avec les dates correspondantes 

A l’origine, l’ensemble est composé de 2 bâtiments perpendiculaires et plats dont l’un abrite la direction générale de France Télécom et l’autre le central téléphonique de Bordeaux.

22 sept 2005 vente de l’un des bâtiments pour installer une partie du personnel du rectorat de Bordeaux.

Dossier de présentation de la restructuration par le Rectorat 2005
Dossier de présentation de la restructuration par le Rectorat 2005

2006-2009 : période de travaux de restructuration du bâtiment pour accueillir l’annexe du Rectorat. Le pied du bâtiment est modifié: les arcades disparaissent derrière une palissade métallique masquant en partie de nouvelles installations  de climatisation dont une pompe à chaleur.

Les autres travaux sont exclusivement internes.

La partie appartenant à France Télécom n’a pas été modifiée. Elle ne fait l’objet d’aucun entretien et de nombreuses vitres bleutées sont  très abîmées.

3 DESCRIPTION DU BATIMENT 

Tour de Sèze  – Plan de situation

Ces deux bâtiments, ont été conçus comme un ensemble :

Le premier, le  Central Téléphonique, est massif, refermé sur lui-même, ses ensembles vitrés sont des lames verticales. L’architecte a volontairement opposé les lignes verticales de cette partie aux lignes horizontales du deuxième bâtiment.

Le second, l’annexe du Rectorat de Bordeaux (anciennement la Direction de France Télécom), est en revanche plus aérien dans son architecture, ses proportions, ses larges baies vitrées horizontales.

Ces contrastes soulignent leur fonction opposée. En revanche, les matériaux des deux bâtiments s’harmonisent et permettent de les relier : usage de béton clair à granulats de teinte sable doré, menuiseries aux vitrages bleutés.

Maquette Jacques Rabinel 1972
Tour de Sèze : verticalité.
Tour de Sèze : verticalité et horizontalité

La disposition en L des deux immeubles devait permettre d’agrandir les surfaces vitrées de l’immeuble de bureaux, mais également de libérer davantage d’espace au centre de la dalle pour les piétons. Ainsi, le bâtiment Annexe du Rectorat reprend la structure d’un pont: son corps principal, haut de 8 étages par rapport à la dalle (23,35 m par rapport à cette dernière) et long de 8 mètres, repose sur deux plots contenants les circulations verticales. Cette disposition permet de créer une transparence sous le bâtiment, au niveau de la dalle, mais également d’aménager de larges espaces pour que le piéton puisse profiter de la dalle.

Tour de Sèze 2016 : taille de guêpe en pont.
Tour de Sèze : horizontalité et vitres bleutées 2016

Le bâtiment ne respecte pas réellement la « taille de guêpe » alors imposée par l’architecte coordinateur du quartier, Jean Willerval, mais cette solution de bâtiment-pont permet de répondre à l’exigence dont est issue cette règle architecturale: libérer la dalle, permettre au regard de voir au loin.

En revanche, pour des raisons purement techniques (une partie abrite des locaux de l’OTAN), il est vite apparu impossible de faire décoller de la dalle le bâtiment regroupant les installations techniques du réseau téléphonique, voire de lui donner une forme en croix, inutile par ailleurs, puisque celle-ci permettait de démultiplier les surfaces vitrées, dont ce bâtiment n’a pas besoin. Ce bâtiment est haut de  7 niveaux (19,50 m par rapport à la dalle).

En revanche, si on considère ces deux bâtiments comme un seul ensemble, le Central téléphonique peut être perçu comme le centre de la croix, et l’Annexe  du Rectorat comme une unique branche de la croix, décollée du sol.

L’espace sous le bâtiment Annexe du Rectorat a bénéficié à la construction, d’un travail soigné: larges jardinières, bassins, fontaines en mosaïque, et longs bancs en béton courbes. Ces aménagements dédiés aux piétons sont malheureusement laissés à l’abandon et dégradés.

Ces deux bâtiments sont situés en lisière du quartier. La base du Central Téléphonique est au niveau de la rue, et non de la dalle, comme les autres bâtiments du quartier.

Malgré toutes ces adaptations aux règles imposées aux autres bâtiments du quartier, Jean Willerval donne son agrément aux deux bâtiments.

Tour de Sèze : plan de situation

4 RAISONS JUSTIFIANT LA SELECTION EN TANT QUE BATIMENT DE VALEUR REMARQUABLE ET UNIVERSELLE

1 – appréciation technique 

La structure du bâtiment Annexe du Rectorat permet l’ouverture de grandes bandes vitrées horizontales parcourant la totalité des façades, sans interruption structurelle visible.

De même, le bâtiment se présente comme un immeuble-pont reposant uniquement sur deux plots, permettant de libérer la totalité de l’espace sous le bâtiment.

Compte-tenu de la conception moderne du bâtiment, les travaux de restructuration en 2006 furent assez succincts.

Le bâtiment du Central Téléphonique reste toujours en activité plus de 40 ans après sa réalisation, preuve de la cohérence de sa conception.

Dès sa construction, le bâtiment est doté d’un système de refroidissement d’air par ventilation naturelle.

Tour de Sèze  – Publication EDF 1980
Tour de Sèze  – Publication EDF 1980

2 – appréciation sociale 

L’arrivée du Rectorat et d’une partie de  ses services ouverts aux enseignants a créé une animation dans un secteur du quartier délaissé.

En revanche, cette nouvelle activité n’a pas permis d’animer davantage les espaces de la dalle sous le bâtiment, ceux-ci restent toujours à l’abandon et se dégradent inexorablement.

Les espaces devant le Central Téléphoniques sont très prisés par les skateboarders et des rollers, et ceci,  depuis la création du quartier.

3 – appréciation artistique et esthétique 

Le travail de Jacques Rabinel sur ces deux bâtiments est assez remarquable: l’architecte a su décliner une palette réduite de matériaux pour à la fois différencier et harmoniser ces deux bâtiments. Le travail sur les bétons préfabriqués est surprenant, avec leurs bords arrondis saillants au niveau du Central Téléphonique. L’ensemble regorge de détails architecturaux très dessinés et maitrisés (meurtrières, dessin des menuiseries, aménagements sur la dalle, etc…).

En revanche, la façade de l’Annexe du Rectorat vers la ville ancienne est souvent décriée: elle est longue et haute, lisse, continue ; elle semble être un nouveau rempart entre la ville et le quartier. Ce dessin semble pourtant voulu par l’architecte, avec de longues lignes horizontales, marquées par des décaissements  à différents endroits, qui expriment très clairement la vitesse des automobiles circulant sur la rue Georges Bonnac, souhaitée à l’époque comme une rocade longeant le quartier.

Photo Sauvegarder Mériadeck

4 – arguments sur le statut canonique (local, national, international) 

Les deux bâtiments ne respectent pas directement la totalité des prescriptions faites par l’architecte coordinateur de l’opération, Jean Willerval : la palette des matériaux, béton ou vitrage, est bien présente, comme le module de 30 mètres sur les bâtiments, en revanche, ni la taille de guêpe ni le plan en croix  sont  davantage évoqués plus que scrupuleusement respectés.

En revanche, si on considère les deux bâtiments comme un ensemble, la réminiscence de ces deux derniers éléments peut apparaître. Il faut également mentionner que J. Rabinel, architecte très réputé à l’époque, a pu bénéficier, comme Edmond Lay pour la construction de la Caisse d’Epargne, d’une certaine liberté ; de plus, les bâtiments ne se situent pas sur l’axe central du parc et, comme Jean Royer l’avait déclaré, ont pu être adaptés à leur situation géographique en bordure de rue.

Photo Sauvegarder Mériadeck 2016
Photo Sauvegarder Mériadeck 2016

5 – évaluation du bâtiment en tant qu’édifice de référence dans l’histoire de l’architecture, en relation avec des édifices comparables 

Bien que situé sur la dalle, le bâtiment ne présente pas les caractéristiques architecturales exigées par J.Willerval pour le quartier moderne. La seule explication a été donnée précédemment : cette entorse aux cahiers des charges peut se trouver, comme pour la Caisse d’Epargne d’Edmond Lay, dans la renommée de l’architecte Jacques Rabinel qui a su imposer un bâtiment d’une architecte propre.

DOCUMENTATION / ARCHIVES

Archives écrites, correspondance, etc…

Archives Municipales de la Ville de Bordeaux

Fonds moderne des Archives Municipales 538 O 1

Fonds Mériadeck de la Mémoire de Bordeaux

PC 72 Z 078 du 15 novembre 1972 : correspondance, permis de construire  et toute correspondance s’y trouvant 

Dossier de presse de l’Académie de Bordeaux sur l’inauguration des locaux après travaux le 25 juin 2009. Paul-Victor de Sèze.

Publication EDF : Bordeaux Mériadeck, rénovation tout électrique 1980

Journal Sud-Ouest 1980, photos et articles

Dossier Rectorat : restructuration interne des locaux après l’achat 2008

Dossier de Presse : Inauguration de la Tour Paul-Victor de Sèze du 25 juin 2009 – académie de Bordeaux : principaux travaux de rénovation – installation de la pompe à chaleur.

BORDEAUX-MERIADECK, Construction Moderne, n°33, revue du centre d’Information de l’Industrie Cimentière, Paris, mars 1983.

PHOTOGRAPHIES ET ARCHIVES VISUELLES

Archives visuelles originales 

Tour de Sèze : Mémoire de Bordeaux – Dossier technique EDF – Archives de la ville de Bordeaux

Photographies Sauvegarder Mériadeck